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Le nœud de rappel (corde à double)
Dans la pratique de l’alpinisme et de l’escalade, une part importante d’accidents a lieu lors de la descente et notamment en rappel.
Voir, par exemple :
- Lorsque le nœud de huit devient dangereux - Club Alpin suisse [pdf]
- Climbing Death in Yosemite above the Awahanee - SuperTopo's forum
- Accident de rappel et Accident de rappel / bis – Camptocamp.org
Plusieurs facteurs tant techniques qu’humains l’expliquent. A la fatigue, s’ajoute parfois la tombée de la nuit, l’urgence de rentrer et la fin de la tension nerveuse qui accompagne l’arrivée au sommet (d’une montagne ou d’une voie).
Comme on dit souvent en montagne : « une course n’est terminée que lorsque l’on est rentré au refuge, pas au sommet ».
Sur le plan technique, le nœud de jonction entre les deux brins d’une corde à double est aussi l’un de ces facteurs. Il arrive que des nœuds se défassent, entraînant la chute de celui qui effectue le rappel ou, que la corde se coince entraînant là aussi des accidents lors des manœuvres improvisées pour remonter décoincer la corde.
Ce nœud de jonction est donc un élément important de la sécurité en rappel. Il doit à la fois tenir, être facile à faire et ne pas « faciliter » le coincement de la corde. Suivant les époques de l’alpinisme et les pays, différents nœuds ont été enseignés et recommandés dans ce but. On dispose aujourd’hui de suffisamment d’expérimentation en laboratoire, de retours d’expériences sur le terrain et de données d’accidentologie pour savoir quel(s) nœud(s) retenir. Et ils sont loin de se valoir !
Les liens (en anglais) ci-dessous renvoient à des études faites en laboratoire et sur le terrain :
- Une étude australienne du « Bushwalkers Wilderness Rescue » sur la résistance des nœuds au glissement et sur la capacité d’un nœud à franchir différents obstacles :
http://www.bwrs.org.au/sites/default/inline-files/1 main paper.pdf
- Une étude anglaise de « Needle sports » sur la résistance au glissement des nœuds :
Abseil Knots
En résumé, les nœuds les plus résistants et qui ne se coincent pas trop facilement sont : le nœud de huit et le nœud simple. Entre les deux, le nœud simple est le plus fréquemment recommandé.
Le nœud simple doit absolument être bien serré (les quatre brins séparément). Sinon, il devient le tristement célèbre European Death Note (Wikipedia) : sous tension, le nœud se déforme et peut se défaire. Cela peut aussi être le cas du nœud en huit qui peut se retourner et progresser ainsi vers les extrémités de la corde.
Pour le nœud simple, une autre manière de régler le problème est d’en faire deux à la suite (solution testée dans l’étude de Needle Sports). Ne pas oublier non plus de laisser dépasser les brins du nœud d’une trentaine de centimètres environ.
A noter que le nœud de huit reste recommandé comme nœud de rappel et notamment par la FFME : www.ffme.fr - Les nœuds de jonction ou la FQME (Québec) : www.fqme.qc.ca - Le nœud en huit double.
Au niveau de Roc 14, par exemple lors des stages d’initiation, nous avons retenu le nœud simple. C’est celui que nous recommandons pour la pratique du rappel sur corde à double 1) . |
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Quelques liens pour approfondir :
- Tests sur la déformation du nœud simple : EDK Knot Testing
- Sur la déformation du nœud simple : Wikipedia - One-sided overhand bend
- UK Climbing recommande le nœud simple : UKC Articles - Abseiling tips
- Pour Petzl, c’est le nœud simple qui figure dans « Conseils techniques grande voie », page 3 [pdf].