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Quelques rappels pour l'initiation SAE

Présentation générale

  • présenter l'association (fonctionnement associatif, sorties, formation, …),
  • lire le site web, le panneau d'affichage et s'inscrire à membres-subscribe@roc14org,
  • rappeler les créneaux (midi, soir, certain samedi) et les horaires,
  • respecter notre espace (rester sur les tapis bleus, penser à jeter ses bouteilles vides, …),
  • expliquer le rôle des référents (améliore la sécurité, t-shirt orange, réponds aux questions, …),
  • pensez à ranger ses montres et autres bijoux si on tient pour ne pas les abîmer et se blesser !

Bloc

Premier contact avec le mur

  • définir les termes SAE, lignes, voies, cotations, traversées,
  • exercice : les débutants traversent sur le mur sans monter au delà de la première dégaine. C'est le moment de chercher les mouvements, de les inventer, etc pour se déplacer à l'aide des prises :
    • but : découverte des prises/mur, échauffement, placement, …
    • rester en dessous de la première dégaine, redescendre quand trop de fatigue
    • présenter les positions et placement (position de repos, bras tendu, profil/face, placement des pieds).

Première chute et parade

  • gérer la chute à la première dégaine (car on n'aura pas encore mis la corde),
  • exercice : le débutant commence à grimper vers le haut. Les pieds 50 cm au dessus du sol, il saute en arrière en retombant sur ses pieds, comme si il tombait. Il se rend alors compte de l'effet de la hauteur sur une chute. Il recommence en montant un peu plus haut (2 à 3 prises de main ou 50 cm) et chute à nouveau volontairement, puis recommence un peu plus haut. Plus le débutant prend de la hauteur, plus la chute est rude. Le débutant arrête l'exercice quand il juge que la chute devient trop rude. Au cours de cet exercice, les débutants peuvent apprendre la parade et en tester l'efficacité :
    • but : découvrir la hauteur et commencer à prendre conscience de différentes limites (risques liés aux chutes et de la nécessité de s'encorder à partir d'une certaine hauteur), apprendre la parade,
    • mauvaise parade = danger : éviter de plaquer/repousser les gens contre le mur,
    • la parade empêche de mal chuter (partir sur les côtés, en arrière, etc) ; elle n'empêche pas de tomber !

La dés-escalade

  • apprendre à dés-escalader plutôt que tomber (mauvaise réception = blessure (cheville abîmée)),
  • exercice : les débutants grimpent jusqu'à la première dégaine et désescaladent. Si ils y arrivent, ils peuvent monter un peu plus haut et dés-escalader, etc, … Ils peuvent aussi essayer d'aller le plus haut possible avec le minimum de prises. On commence avec 10 prises par exemple, pour aller toucher la première dégaine. Puis, on recommence avec 9, et ainsi de suite, en en retirant une à chaque fois (les prises peuvent changer) :
    • but : découverte de la hauteur, difficulté de la de la progression vers le bas,
    • une autre version de l'exercice est d'essayer faire des débuts de voies (couleur unique),
    • pour une dés-escalade plus facile, il faut descendre les bras puis les pieds,

Grimpe avec la corde

Introduction

  • expliquer les termes : moulinette, tête, dégaines, mousquetons, relais/wishard,
  • expliquer le schéma de progression en tête,
  • présenter la corde (malle, “élastique”, délovage/recherche de nœud la première fois, toutes les cordes sont de même longueur).
  • expliquer qu'on n'utilise pas les dégaines et les relais comme des prises !

Encordement

  • présenter le baudrier : pontet central, ceinture, cuissard, porte matériel, pas de vrillage, serrage, retour de sangle, etc,
  • nœud de huit : ne se défait pas, facile à contrôler, difficile à défaire après chute,
  • exercice : apprendre à faire le huit (plusieurs fois !) :
    • but : savoir s'encorder et contrôler un encordement,
    • proche du pontet, bien serré,
    • pas trop long/court (10-20cm de brin qui dépasse) et ne pas faire de noeud en plus ! Refaire !

Clippage de dégaines

  • sens pour clipper la dégaine : démonstration en cas de mauvais sens,
  • exercice : clipper la dégaine à une main (prendre une dégaine pour le faire) :
    • but : apprendre comment le faire selon le côté du doigt de la dégaine, avec une main puis l'autre.
  • voir le danger de la quantité de mou qu'il faut pour mettre une dégaine,
  • la deuxième dégaine est la plus dangereuse (en cas de chute lorsqu'on la clippe),
  • expliquer qu'il faut toujours 2 points d'assurage (soit le relais & une dégaine, soit les 2 mousquetons du relais).

Assurage : la théorie

  • expliquer les termes : donner du mou, prendre sec, redescendre
  • présenter rapidement les différents système : huit, auto-bloquant (grigri), tubes (on part sur le tube),
  • apprendre à installer la corde dans le tube (bon sens, brin du haut = celui du grimpeur),
  • expliquer comment un tube bloque la corde : pincement (ou zig-zag selon le point de vue) car corde “du bas” (autres termes possibles : corde de vie, corde d'assurage) tenue (en faire la démonstration),
  • montrer la position dans laquelle la corde n'est pas bloquée (brin “du bas” en haut) : ne jamais être dans cette position !
  • apprendre à donner du mou,
  • apprendre à ravaler du mou : en 4/5 étapes, ne pas lâcher brin du bas, pas trop ravaler de mou d'un coup, ne pas rester dans la position avec brin du bas en haut, ne pas passer la main entre le descendeur et le torse !
  • exercice : au sol, prendre le brin du grimpeur et demander du mou puis de le ravaler :
    • but : voir comment assurer en étant au sol pour le moment,
    • il faut que ca soit fluide sans lâcher de brin du bas : répéter plusieurs fois.
  • faire un point sur la position pour descendre quelqu'un : pied contre le mur, les deux mains en dessous.

Assurage : la pratique

  • expliquer les termes : couloirs de chutes, importance de ne pas avoir la jambe entre la corde et le mur,
  • déroulement d'une voie : contrôle réciproque, parade, s'éloigner du couloir de chute (être sur le côté), rester très vigilant/sec jusqu'à la 3ème dégaine,
  • exercice : les débutants se mettent en binôme, s'équipent et s'encordent pour grimper. Le premier grimpeur part, mousquetonne la première dégaine, demande sec et redescend. Le binôme s'échange les rôles en laissant la corde en place. Le deuxième grimpeur commence en moulinette, puis passe au dessus du point et met une dégaine de plus. Il demande sec et redescend. Inversion des rôles avec la corde en place, un dégaine de plus à chaque fois et ainsi de suite jusqu'à ce qu'un grimpeur arrive en haut. La grimpe est lente mais l'exercice est efficace :
    • but :
      • voir l'assurage, la grimpe en tête et la moulinette,
      • l'ardeur des débutants est temporisée puisqu'ils n'atteignent une hauteur non négligeable après s'être rôdé dans les deux ou trois première dégaines,
      • sans s'en apercevoir, les débutant apprennent à assurer en tête et en moulinette (à travers une dégaine). L'assurage en moulinette occupe naturellement une grande partie de l'exercice, ce qui est intéressant puisque la manœuvre de la corde y est plus délicate,
      • la grimpe en tête est moins anxiogène puisque le débutant ne grimpe jamais plus d'un mètre en tête,
      • pas de surprise en haut de la voie grâce aux étapes intermédiaires. On évite le grand classique des enfants : “j'ai peur, je ne veux pas descendre”,
    • contre assurer le brin si vous n'êtes pas rassuré,
    • forcer à défaire le nœud de huit et le système d'assurage complètement lors de l'inversion,
    • n'enlever la corde qu'à la fin (lorsque la voie a été faite entièrement),

Les vols

Voler, c'est chuter au-dessus de la dernière dégaine qu'on a mousquetonné lorsque l'on grimpe en tête.

La hauteur de chute d'un vol correspond à au moins deux fois la distance qui sépare le grimpeur de la dernière dégaine dans laquelle il a passé la corde (au moins deux fois car la corde est élastique et que l'assureur doit laisser un peu de mou puisque le grimpeur évolue au-dessus de son dernier point).

Dans un cadre aussi sécurisé qu'une SAE, le vol ne doit pas être un frein à la progression du grimpeur : il faut vaincre la peur de faire un mouvement un peu délicat qui risque d'entraîner une chute, dès que l'on est au-dessus de la dégaine.

Le but de l'atelier vol est donc :

  • pour le grimpeur, d'apprendre les bons réflexes et de s'habituer afin que cela ne soit plus une source de blocage à la progression,
  • pour l'assureur, de savoir comment se comporter pour rendre le vol plus sécurisant et agréable pour le grimpeur.

Pour le bon déroulement de l'atelier vol, il est nécessaire de faire le vol sur une voie déversante et au-delà de la première chaîne.

Les conseils suivants ne dispensent pas d'appliquer les règles d'assurage que l'on a vu lors des formations de début d'année, bien au contraire !

Conseils côté grimpeur

Comme dit précédemment, il est important de bien respecter les règles normales de grimpe en tête. Par exemple, il ne faut pas sauter de points (les dégaines), ni attraper les parties métalliques du mur ou les dégaines.

Il est important aussi de prendre conscience que le vol lors d'un mousquetonnage raté augmente énormément la quantité de corde déroulée et donc la longueur de la chute (risquant d'entraîner un retour au sol). Il faut donc faire attention à clipper la dégaine dans une position fiable.

Dans le cadre d'une école de vol, et afin d'éviter de se faire mal, le grimpeur doit surtout :

  • préparer sa chute
    avant la chute, le grimpeur doit s'assurer qu'il n'a pas la corde derrière la jambe (pas de corde entre la jambe et le mur !), sinon il risque fortement de faire une bascule arrière et de se cogner la tête ou le dos sur le mur et les prises qui en dépassent !
  • prévenir son assureur
    bien que ça ne soit pas obligatoire car la chute peut survenir n'importe quand (votre assureur doit être prêt en permanence), vous pouvez prévenir votre assureur que vous allez voler : ça permet de se rassurer car on saura que son assureur sera très attentif (attention, ne lui dites pas “sec !”, sinon il risque de vous séchez et de rendre la chute plus brutale).
  • s'écarter du mur
    au moment de la chute, il faut s'éloigner du mur pour éviter de se racler les dents, les genoux et d'autres parties sensibles sur le mur. Il ne faut pas non plus s'expulser le plus loin possible sinon le retour contre le mur en fin de chute sera très violent !
  • ne pas partir en arrière, tête vers le bas
    lors du vol, il faut également faire attention à ne pas partir en arrière, la tête la première et les pieds qui restent collés contre la parois. Sinon on risque de se retourner et de se retrouver la tête en bas et les pieds en l'air.
  • préparer sa réception
    il faut avoir les jambes souples et fléchies (une sorte de position accroupi) pour que ça soit les pieds qui touchent en premier la parois et que les jambes se plient pour amortir le choc. Si l'on reste jambe tendu, on risque de toucher avec les genoux et de se faire mal.
  • rester les yeux ouverts
    il est important de regarder ce qui se passe autour de soit.
  • attraper son noeud d'encordement
    lors de la chute, certains ont besoin d'attraper quelque chose pour se rassurer. Il est donc possible d'attraper son noeud d'encordement. Par contre, il est strictement interdit d'attraper la corde côté assureur (risque de brûlure ou de passage de la main dans la dégaine), la dégaine (car la main risque de s'y coincer et la dégaine ne cédera pas !).

Il est également possible de crier lors de la chute (certains sont très adeptes de cette technique !).

Conseils côté assureur

Assurage dynamique

Afin d'amortir une partie de la force accumulée par le grimpeur lors de sa chute, il faut assurer de manière dynamique : l'assureur accompagne le grimpeur dans sa chute.

Par opposition, sécher son grimpeur correspond à lui laisser le moins de mou possible, voir même à ravaler le plus de mou possible lors de la chute de son grimpeur. En conséquence, la chute devient très violente pour le grimpeur : il va subir un arrêt brutal et très déagréable !

Pratiquer un assurage dynamique correspond, d'une certaine façon, à laisser tomber son grimpeur pour ensuite le ralentir puis l'arrêter.

Pour cela, il existe principalement une méthode : l'assureur doit donner une impulsion pour faire un petit saut lorsque la corde se tend. Si le grimpeur est bien plus lourd que l'assureur, ce dernier n'aura quasiment pas besoin de donner une impulsion, il suffira de se laisser entraîner. Au contraire, si le grimpeur est bien plus léger que l'assureur, il faudra faire un gros effort au niveau de l'impulsion pour bien accompagner son grimpeur.

Il existe une autre méthode plus avancée pour faire de l'assurage dynamique qui correspond à laisser du mou au moment de la chute de son grimpeur. Elle demande plus d'expérience mais peut être plus pratique pour l'assurage dans les grandes voies.

Bien que se laisser emporter et accompagner le grimpeur puisse paraître à première vue comme un comportement contre nature (ça donne l'impression qu'on va laisser tomber son grimpeur plutôt que de le retenir), c'est vraiment ce qui permettra de ne pas le sécher et de réduire la violence du choc entraîné par la chute.

Il est évident que l'assurage dynamique ne peut pas se pratiquer dans toutes les situations : par exemple, si votre grimpeur fait une chute entre la première et seconde dégaine, il ne faut pas pratiquer un assurage dynamique auquel cas, votre grimpeur retombera au sol !

Conseils généraux

Comme dit précédemment, il est important de bien respecter les règles normales d'assurage. Par exemple, il ne faut jamais lâcher le brin du bas et bien rester concentré sur la progression du grimpeur.

Pour assurer un vol, il suffit de garder un comportement normal d'assurage, mais voici quelques rappels :

  • être proche du mur
    si vous êtes trop loin du mur (hors des tapis par exemple), vous risquer de percuter le mur violemment et d'utiliser vos mains pour vous protéger ! De plus, il très difficile de doser correctement le mou si on est trop loin du mur. Idéalement, il faut être à moins d'un mètre du mur sans non plus être coller contre le mur (sinon on va se racler dessus).
  • face au mur aligné avec le 1er point
    afin d'éviter d'être projeter sur le côté, il faut être face au mur aligné avec la première dégaine. Bien entendu ce conseil ne s'applique pas lorsque votre grimpeur n'a pas encore franchis la 3ème dégaine, sinon vous serez alors dans son couloir de chute et risquer de vous percuter.
  • laisser juste ce qu'il faut de mou
    il faut laisser normalement du mou (la corde de votre grimpeur doit légèrement pendre) mais pas trop non plus sinon il risque de faire un retour au sol. Le dosage viendra progressivement avec l'expérience.
  • une main en dessous, une au dessus
    il faut garder une main au dessus du descendeur pour donner du mou et sentir la corde se tendre ainsi qu'une main en dessous pour retenir votre grimpeur. La main du dessous ne doit pas être collée au descendeur sinon elle risque de se pincer dans le descendeur ! La main du dessus ne doit pas non plus se crisper sur la corde sinon c'est la brûlure assurée ! Ce n'est pas elle qui retient le grimpeur. Il n'est pas nécessaire d'avoir les deux mains en dessous du descendeur car ce ne sera pas une position réaliste (on passe plus de temps avec une main dessus et l'autre en dessous que les deux en dessous).
  • accompagner son grimpeur
    c'est la partie la plus difficile. Cela se fait naturellement quand le poids du grimpeur est bien supérieur à celui de l'assureur. Il suffit juste de se laisser emporter. Par contre quand c'est l'assureur qui est plus lourd que le grimpeur, il faut faire un effort supplémentaire pour se laisser emporter et sauter !
  • préparer sa réception contre le mur
    puisque l'assureur accompagne le grimpeur lors de sa chute, l'assureur va se retrouver suspendu au bout de la corde, coller contre le mur. Il faudra donc utiliser les pieds pour se protéger du mur et non les mains !
  • regarder son grimpeur
    afin de bien suivre ce qui se passe et d'accompagner le grimpeur au bon moment, il faut que l'assureur le regarde attentivement !