Voler, c'est chuter au-dessus de la dernière dégaine qu'on a mousquetonnée lorsque l'on grimpe en tête. La hauteur de chute d'un vol correspond à environ deux fois la distance qui sépare le grimpeur de la dernière dégaine dans laquelle il a passé la corde.
La peur du vol est l'un des principaux freins à la progression et au plaisir en escalade. Lorsque l'on a peur de tomber, on a en effet tendance à se focaliser sur la chute, ce qui dégrade la gestuelle et la technique. On est crispé et on serre les prises beaucoup trop fort, ce qui accélère nettement l'apparition de la fatigue. La peur de voler amène également à choisir des voies d'un niveau ou d'un style que l'on maitrise déjà bien, ce qui limite la progression. Elle empêche enfin de se concentrer sur son escalade, d'être serein et de se faire plaisir. Surmonter la peur du vol est donc une étape incontournable et essentielle pour progresser en escalade.
Bien sûr, il convient comme toujours de bien respecter les règles de sécurité. Par exemple, il ne faut pas sauter de points, ni attraper les parties métalliques du mur ou les dégaines. Il est important aussi de prendre conscience que le vol lors d'un mousquetonnage raté augmente énormément la quantité de corde déroulée et donc la longueur de la chute (pouvant aller jusqu'à entraîner un retour au sol). Il faut donc faire attention à clipper la dégaine dans une position stable, et éviter sauf exception de clipper les dégaines au dessus de la tête. L'idéal est de clipper la dégaine lorsqu'on l'a au niveau des épaules ou des hanches. Il est également préférable de prendre un petit vol plutot que de tenter un mousquetonnage désespéré ou acroabtique pour éviter la chute…
Afin d'amortir une partie de la force accumulée par le grimpeur lors de sa chute, il faut assurer de manière dynamique : c'est l'élasticité de la corde et le mouvement d'accompagnement de l'assureur qui permettent d'amortir en douceur la chute.
Nous allons présenter ci-après, trois méthodes d’assurage dynamique. La première méthode, brièvement décrite plus haut, consiste à réaliser un petit saut au moment où la corde se tend lors d’une chute. De cette manière, le grimpeur sera progressivement freiner gràce au saut de son assureur. La seconde méthode permet de freiner la chute du grimpeur progressivement en accompagnant la corde avec la main. La troisième méthode s’utilise dans le cas particulier où il y a beaucoup de tirage, et permet d’amortir la chute du grimpeur en effectuant quelques pas vers la paroi.
Enfin, il convient à chacun de se trouver une façon efficace et surtout sûre d’assurer son partenaire de grimpe. Il n’y a pas une méthode type d’assurage dynamique, un mix de plusieurs méthodes peut tout à fait s’envisager à partir du moment où les risques sont mesurés et que la séurité du grimpeur n’est pas remise en cause.
Comme dit précédemment, il est important de bien respecter les règles usuelles de sécurité. Par exemple, il ne faut jamais lâcher le brin du bas et bien rester concentré sur la progression du grimpeur.
Pour assurer un vol, il suffit de garder un comportement normal d'assurage.
Le but de l'atelier vol est :
Déroulement : Briefing des participants, avec support vidéo si possible, puis mise en œuvre sur le mur. Objectifs : être plus à l’aise avec l’idée de chuter, diminuer la peur du vol, apprendre progressivement à voler propre, maîtriser l’assurage dynamique.
Avant de commencer : faire systématiquement une double vérification. L‘assureur vérifie le nœud d'encordement du grimpeur et le grimpeur vérifie la bonne installation du système d’assurage de son assureur et le verrouillage du mousqueton à vis. Installer sa corde proprement à ses pieds. Faire la parade jusqu’au premier point. L’assureur s’installe sous l’axe de la dégaine pour suivre l’évolution de son grimpeur.
Important : la séance dans son ensemble demande la plus grande vigilance de la part de l’assureur. Ne pas discuter avec ses voisins, suivre son grimpeur des yeux pendant l’ascension. Ne jamais lâcher le brin du bas.
Pour en savoir davantage sur le vol et la technique du “clip-drop”: http://www.ukclimbing.com/articles/page.php?id=1838
Dynamique : un assurage dynamique est un assurage qui accompagne la chute pour amortir celle-ci. Donne du confort au vol. Permet de diminuer la force de choc.
Engager, engagement : Quand le grimpeur se trouve au-dessus du dernier point clippé, quand tout retour en arrière devient impossible, on dit aussi grimper entre les clous. Une voie engagée, équipée “ aérée ” est généralement une voie qui laisse des souvenirs.
Exposé : La voie (ou le passage) de par son équipement obsolète, point mal placé qui rend un vol potentiellement dangereux avec la proximité d’une vire, d’une arête ou d’un retour au sol possible.
Facteur de chute : Le facteur de chute détermine la dureté d’une chute : plus il est élevé, plus la chute est dure. Sa valeur, comprise entre 0 et 2 en conditions d’escalade, se calcule en divisant la hauteur de chute par la longueur de corde utilisée. La dureté de la chute n’est pas fonction de la hauteur de chute mais de ce rapport, car plus la longueur de corde est grande, plus elle peut s’allonger pour amortir la chute.
Force de choc : La force de choc est l'impact que va encaisser un grimpeur à la fin d'une chute. La force de choc dépend : de la hauteur de la chute, de la longueur de la corde disponible pour absorber l’énergie de la chute, du poids du grimpeur, du poids de l’asureur, des performances de la corde au niveau de l’absorption de l’énergie. Cette valeur diminue avec un assurage dynamique.
Peur du vol : Sachez qu’une voie d’escalade n’est validée qu’en tête. La peur du vol fait partie des facteurs limitant. Difficile d’appréhender la chute. Le mieux pour démystifier la chute est de faire une école de vol. De prendre en compte ce facteur, qui est souvent la clé de la réussite ou de l’échec, de manière progressive.
Sécher : assurage non dynamique qui bloque net la chute du grimpeur au lieu de l'amortir.
Vol, voler : c'est une chute d'un grimpeur qui grimpe en tête, qui se calcule a partir du denier point clippé, multiplié par 2, plus la dynamique de la corde, augmenté du poids du grimpeur…